Accompagner un groupe de jeunes dans la réalisation de leurs autoportraits filmés, ou le cinéma comme outil d'émancipation, de lutte contre les exclusions sociales et discriminations

 

UME est un projet subventionné par la Communauté Européenne dans le cadre du programme de lutte contre l'exclusion et les discriminations Erasmus+. En partenariat avec la Fondation CEL à Kielce en Pologne, nous pratiquons un échange d'expériences et de pratiques dans nos domaines d'action respectifs.  La Fondation CEL soutient le développement de nombreuses associations dans la région de la Voïvodie de Sainte-Croix œuvrant à la réinsertion sociale de personnes marginalisées. 

Déposé auprès de l’Agence nationale Erasmus+ en mars 2023 par le Groupe Dispersion, UME a débuté en septembre 2023. A partir de là, nous avons travaillé dans un échange continu avec CEL pour la gestion du projet, l’organisation des déplacements, la coordination des équipes, la justesse des programmes, la mise en place d'outils de communication... 

© 2024 Groupe Dispersion

En février 2024, trois de notre collectif partent à la rencontre des différents dispositifs mis en place par la Fondation CEL dans la région de Kielce. 

En avril, huit membres de CEL assistent au travail de création d'autoportraits filmés que nous menons avec une dizaine de jeunes de 17 à 23 ans suivi.e.s par le DROP (Dispositif de Remobilisation et d’Orientation Professionnelle) au Centre JB Fouque à Marseille. La vidéo servant d'outil d'autonomisation afin de changer la perception qu’iels ont sur elles et eux-mêmes, il s’agit par là de modifier aussi la perception que les autres ont de ces jeunes, souvent victimes de préjugés.

De mai à septembre, nous sommes en montage ainsi qu’en démarchage pour la diffusion des films à partir de novembre. 

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De Marseille à Kielce, notre objectif commun est de donner à des jeunes adultes les moyens de penser leur futur au-delà des stéréotypes qui leur sont trop souvent attribués, et ainsi lutter contre toute forme de discrimination, qu'elle soit liée aux origines sociales, raciales ou autres, ensemble construire un avenir plus inclusif. 

Nous défendons que la rencontre et le renforcement des liens constituent des éléments essentiels pour promouvoir le bien-être mental et prévenir les situations de détresse psychologique. Ainsi, nous parions avec UME (tant dans la co-réalisation des films que dans leur diffusion) sur les puissances de la co-création pour se rencontrer, creuser, chercher et construire ensemble ce qui nous relie.

 

Pour la partie marseillaise du projet,  nous avons donc accompagné une dizaine de jeunes du Foyer JB Fouque, dans l’aventure créative de leurs autoportraits filmés. Au cours d’une précédente collaboration avec le Foyer, nous avions pu voir à quel point l’outil vidéo pouvait amener les jeunes à gagner en confiance. L’apprentissage de nouveaux savoirs, le plaisir du collectif, la compréhension des techniques de tournage et de montage pour affirmer un regard produisent des effets positifs incontestables. 

Nous désirons donner à ces jeunes les moyens de mettre en valeur la richesse de leur parcours, de leurs origines, notre premier objectif étant de changer le regard qu’iels portent sur elles et eux-mêmes. Se mettre en scène dans un court autoportrait, travailler en équipe, assumer ses points forts et ses points faibles est une façon de reprendre un ascendant sur sa propre vie ; la vidéo sert ainsi d’outil d’empowerment et contribue, d'une manière indirecte, à la fondation d’un rapport concret à la citoyenneté.

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Progressivement, nous avons observé un changement dans leur relation à l’image. Iels ont commencé à s'emparer de la caméra pour filmer des éléments simples qui ont une importance à leurs yeux. Peu à peu,  la distance entre l'acte de filmer et l'expression de ce qu'iels ont à dire se réduit. Iels deviennent plus à l'aise avec l'idée de traduire en image une part de leur réalité, d'exprimer une vision, des émotions. 

Nous faisons en sorte que chaque autoportrait soit une expression personnelle et unique de l'identité et des expériences des jeunes par eux et elles-même. Le respect de leur liberté artistique et narrative est une valeur fondamentale pour nous. 

La difficulté a résidé dans le fait d’accompagner les jeunes dans une liberté de création tout en établissant des limites afin que le tournage reste possible, "réaliste". 

Le moment du tournage des autoportraits a constitué le temps de l'expérience sur laquelle nous avons invité la Fondation CEL. Ce temps était clairement imprégné de tout ce qui avait précédé. En amont, nos rencontres régulières avec les jeunes, les savoirs échangés, la confiance établie, le désir provoqué avaient préparé ces tournages durant lesquels ont alors émergé pleinement leurs singularités, leurs sensibilités, complexités, histoires… et éclos leur pouvoir d’agir. 

Durant cette semaine intense, notre équipe, constituée de cinq personnes, a eu pour mission d’accompagner techniquement les jeunes gens tout en préservant la personnalité et la vision artistique de chacun.e, de créer une ambiance bienveillante entre tous et toutes, tout à la fois sérieuse et  joyeuse, ainsi que de transmettre au mieux nos pratiques à l’équipe polonaise.

 

Actuellement nous sommes dans la phase de montage des films. Nous commençons par montrer aux jeunes les rushs, des propositions (de courts pré-montages), puis nous discutons avec elles et eux de la façon dont ces images pourront être organisées au final. N’étant pas facile de les impliquer à chaque étape du montage en raison des contraintes de temps, nous avons avec chacun.e des rdv réguliers pour valider les avancées de celui-ci. 

Ainsi, nous espérons qu'iels pourront rester impliqué.e.s dans le processus et que leur autoportrait répondra au mieux à leurs désirs. Par la suite, à partir de novembre, lorsque des projections auront lieu à Marseille et alentours, iels seront invité.e.s à ces évènements qui proposeront des échanges avec le public. 

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Artistes et techniciens intervenants : Mario Fanfani, Claude Veysset, Nicolas Adalbert, Jonathan Le Fourn et Delphine Dieu